Un peu de théorie...
Les forêts alluviales, formations ligneuses le long des canaux, ruisseaux ou rivières, sont considérées comme étant des « corridors écologiques ». Cet habitat se déploie sur les sols fertiles, inondés par les eaux fluviales, avec un niveau élevé d’eau souterraine. Bien que les inondations périodiques soient une caractéristique typique de ce type de forêt, elles ne sont néanmoins pas nécessaires car des parcelles de forêts alluviales se développent également dans des zones non inondées sous l’influence des eaux souterraines en mouvement.
Se situant entre le milieu aquatique et le milieu terrestre, les forêts alluviales possèdent un niveau important de biodiversité et jouent un rôle déterminant dans le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques : production de matières organiques, régulation de la luminosité et de la qualité de l’eau, abris au niveau de berges, racines, bois morts, habitat d’espèces animales ou végétales peu fréquentes telles que la loutre ou le martin pêcheur. De plus, ces forêts participent à la filtration et à l’épuration des eaux et limitent les pics de crue et d’étiage. Les forêts alluviales ont ainsi un statut de protection prioritaire.
Plusieurs cours d'eau parcourent les fonds de vallées de la forêt de Saint-Michel-Freyr... C'est le cas de la Masblette, de la Diglette, du ruisseau de Palogne, de la Wéry, du Rabani, etc. Ces cours d'eau sont longés par des riches et anciennes forêts alluviales.
Favoriser la diversité en essences et préserver l'habitat
A Saint-Michel, le hêtre a progressivement envahi le milieu et exerce une pression importante sur les espèces plus typiques de ces forêts (érable, aulne, frêne ou encore orme), empêchant leur croissance (faute de lumière et d'espace) et entraînant une perte notable en diversité de l'habitat.
Appétentes, les essences inféodées aux forêts rivulaires sont aussi la proie de la faune sauvage, ce qui limite d'autant plus leur développement.
Une des actions privilégiées par l'équipe en charge du projet est d'éliminer la régénération du hêtre (et ce, sur 54 hectares). Fraichement coupés, les jeunes hêtres, armés de leur branchage, sont laissés sur place et une "barrière naturelle" se créé autour des nouvelles pousses d'érables ou de frênes, par exemple.
Cette mesure, en plus d'offrir plus d'espace aux essences typiques et de les protéger de la pression de la grande faune, permet d'augmenter la quantité de bois morts, indispensables à la biodiversité en forêt.
Ces travaux de restauration écologique ont bénéficié de subsides du Programme wallon de Développement Rural.
Avec le soutien de :