La période de plantations et de semis s’étale souvent de mi-novembre à mars. Durant ce laps de temps, les plantes sont en période de repos végétatif : la sève se retire dans les racines, on dit alors qu’elle « descend ». C’est pourquoi on observe la chute des feuilles.

Les plantations sont effectuées, en fonction du climat, au mois de novembre et/ou décembre pour permettre au système racinaire de bien s’installer avant les grands froids.

Au printemps l’arbre repartira avec d’autant plus de vigueur que son système racinaire sera bien développé. En conséquence, un arbre bien enraciné supportera mieux certaines conditions difficiles comme la sécheresse.

Après la période hivernale et jusqu’au mois de mars, lorsque la terre se réchauffe doucement, il est encore temps d’effectuer les semis et les plantations, juste avant la reprise de la végétation.

Cet automne, à Nassonia, des premiers arbres et graines ont été plantés et semées dans le cadre de plusieurs projets :

  • Notre partenariat avec Infino, la caisse d’allocation familiale

Ce partenariat nous permet cette saison de planter 4700 arbres, sur l’équivalent de 3 hectares.

Chênes sessiles, érables sycomores, tilleuls à petites feuilles, bouleaux, sorbiers des oiseleurs et charmes participeront à la diversification de la forêt de Saint-Michel, largement dominée par le hêtre et l’épicéa.

Une centaine de plants ont déjà pris racine lors d’un évènement en novembre dernier où l’équipe Nassonia et plusieurs membres du personnel de la caisse d’allocation familiale et leurs enfants se sont réunis le temps d’une journée conviviale.

  • La conversion de peuplements résineux en peuplements de feuillus diversifiés (dans le cadre de la subvention PwDR 2014-2021)

L’objectif de ce projet est de convertir en peuplements feuillus diversifiés et indigènes, d’anciennes parcelles résineuses plantées il y a plusieurs dizaines d’années sur des sols peu ou plus adaptés : les sols à argile blanche. A l’origine, ce type de milieu était naturellement couvert de boulaies-chênaies, devenues rares aujourd’hui en Belgique.

Afin de recréer ces habitats historiques, 10 kg de graines de bouleau verruqueux et de bouleau pubescent, préalablement récoltés en Ardenne, ont été semés récemment à l’aide de l’entreprise de réinsertion socio-professionnelle, Le Trusquin. Et ce, sur un total de 18 hectares.

En plus du bouleau et toujours avec le précieux appui du Trusquin, nous avons également semé les glands issus de Saint-Michel et ramassés dans le courant du mois d’octobre par l’équipe du projet et celle du Trusquin.

Pour ce faire, de grands filets de 15 m sur 15 m ont été étalés autour de vieux chênes. Une fois les glands tombés, nous les avons mis dans des mannes puis triés. Pour info, le tri s’effectue en plongeant les glands dans une grande quantité d’eau. Après quelques minutes, les coques vides ou non fertiles remontent à la surface et les glands en bon état restent dans le fond de la manne. Il ne reste plus qu’à les évacuer manuellement mais facilement (dû à l’écart de hauteur entre les bons et les moins bons), de vider l’eau et de les peser.

Au final, près de 450 kg de glands ont été semés sur 10 hectares.


Enfin, ce sont 600 kg de graines de sorbiers des oiseleurs qui ont également été récoltés et semés. Stockés dans des sacs de jute, ils ont été immergés dans l’eau pendant près de deux mois pour aider à la décomposition de la chair des graines. Une fois sorties de l’eau, les sorbes ont été étalées sur de grandes bâches et foulées au pied pour en faire une pate très humide laissant les graines apparaitre au travers de la pulpe du fruit. Cette « pâte » est ensuite semée en jet violent au sol pour permettre son éclatement et la dispersion optimale des graines. Le tout, sur un total de 22 hectares.

  • L'installation d'un réseau intraforestier de haies et de lisières (dans le cadre de la subvention PwDR 2014-2021)

La forêt de Saint-Michel est peu fournie en lisières et haies qui sont des éléments assurant une connectivité pour les populations de nombreuses espèces et formant des interfaces particulièrement riches entre les peuplements "fermés" et les milieux ouverts. L’objectif est donc ici de compléter et d'étendre le réseau de haies et de lisières, riche en essences indigènes, de tailles variées et étagées, le long de certains peuplements et en interface de certaines grandes zones ouvertes.

Les essences, dont l’origine locale est fortement souhaitée, sont l’aubépine, le houx et le genévrier commun indigène pour la strate arbustive et le pommier sauvage, la bourdaine, l’alisier blanc, la viorne obier et le sorbier des oiseleurs pour la strate arborée.

En tout, plus de 7 km de haies et de lisières composées de 13 400 plants seront en place d’ici la fin de l’année 2022.

En espérant que la reprise soit fructueuse !